Qui fera à Allah un bon prêt ?

Publié le par Une soeur fillah

    Louange à Allah, il n’y a certes personne pour empêcher ce qu’il a décédé. Et s’il réticent une chose, alors nul ne peut donc l’accorder. Son obéissance est certes le meilleur acquis et sa crainte, illustrée par la piété est le meilleur état d’esprit. Il a apprêté le cœur de ses allies pour accueillir la foi et le servir sans peine, et il a prescrit pour l’unique divinité pour tout ce qu’il a donné. Et je témoigne que Mouhammad est sa miséricorde pour toute l’éternité; quiconque le suit connaîtra un bonheur sans fin et qui lui désobéit sera humilié avant d’être châtié, enfin, qu’Allah fasse les éloges de son messager à la cohorte sublime, des anges rapprochés. Et qu’il accorde la paix à Aboubakr, le véridique, successeur bien désigné. Ainsi qu’à Oumar, l’homme qui effraya le diable et trancha ensuite le faux et le vrai.
    Puis vint Outhmane, l’homme aux deux lumières et à la timidité légendaire et enfin Ali à la bravoure sans pareille, fils de l’oncle, ainsi qu’à tous ceux qui les suivront jusqu’à ce que Allah hérite la terre.

    Suite à quoi, frères et soeurs dans la foi, le messager d’Allah a fait mention d’un homme qui se montrait négligent, et à l’instant du dressement des comptes, les bonnes oeuvres lui firent défaut. As-tu accomplis quelque bien ? Il avoua que non, si ce n’est qu’il recommandait à son valet, d’accepter le peu d’argent que les personnes endettés daignent lui rembourser, et de mettre aux oubliettes ce qui était son dû, en cas de gène et de difficulté et Allah apprécia cette attitude dont il est le plus digne, et il lui pardonnas alors et passa sur ses fautes. Cet homme avait donc négligé cette  oeuvre pensant qu’il n’avait jamais rien fait de bien, mais notre prophète nous assure que c’est là un noble caractère, une bonne manière de faire. Et que lorsqu’on se montre compréhensive envers les créatures et qu’on les traite avec bienveillance, alors le créateur ne manque pas d’être bon envers nous. Le prophète dit donc dans ce récit :

 "on amena devant Allah, un homme de parmi ses serviteurs, et auquel Allah avait accordé des richesses, il lui dit : qu’as-tu accompli dans le bas monde ?

             Il dit : mon Seigneur, tu m’avais donné de l’argent et j’accomplissait des ventes. Et lorsque je dépêchais mon valet pour réclamer mon dû, je lui recommandais de prendre ce qui est facile, et de laisser ce qui est difficile", c'est-à-dire de récolter le peu que les gens puissent donner, et de ne pas les plonger dans la gène. Le prophète lui aussi emprunté une jeune chamelle à un homme, en lui disant : "si nous recevons les chameaux du versement de l’impôt divin, nous te rendrons." Et lorsqu’il réceptionna les chameaux, il ordonna de rembourser à cet homme son dû. Et n’ayant trouvé qu’un chameau adulte, fort et de grande valeur, il ordonna alors : donnez-le lui car le meilleur chameau des hommes est celui qui rembourse de la meilleure manière qui soit. Et les compagnons ayant été témoins de la scène et ayant cette parole ont suivi ce qu’elle contient de mesure en matière de recommandation. Et  ils voyaient que la meilleure manière de rembourser est de restituer l’argent avant même l’écoulement du délai fixé, cela afin de ne pas gêner ce bienfaiteur et de ne pas l’humilier en le contraignant à réclamer son dû.

Ainsi, ils n’aimaient pas retarder l’échéance de la dette, et si ils en avaient la capacité, ils la réglaient avant même la fin du délai convenu. Citons aussi qu’un bédouin vint au messager d’Allah pour réclamer son dû et le noble prophète lui dit : "aujourd’hui nous n’avons rien mais si tu le veux bien tu peux nous accorder un délai supplémentaire jusqu’à ce que nous trouvions de quoi te rembourser." Le bédouin vociféra alors : trahison ! Les gens le brutalisèrent alors et Oumar lui dit : "qu’Allah t’anéantisse ! Le messager d’Allah pourrait-il te tromper ?" Mais le messager d’Allah lui dit : "Laisse le ô Oumar car celui qui a son droit a un mot à dire."

    Nous lisons aussi dans sa biographie encensée, que le prophète avait fait un emprunt auprès de Zeyd le rabbin juif jusqu’à une date fixée. L’échéance du règlement de la dette s’étant rapproché, le juif se précipita et vint trouver le messager d’Allah au beau milieu d’une assise, il saisit  son vêtement et lui serra la gorge et il lui dit avec un regard plein de rage : "Mouhammad, ne vas-tu pas me donner mon dû ? Par Allah vous autres, fils de Abdoul Moutalib, n’êtes que des gens injustes et je le savais bien à force de vous fréquenter…" Le messager restait souriant, quant à Oumar, il ne pût supporter la scène, il bondit sur le juif et lui dit : ennemi d’Allah, oserais tu dire au messager ce que j’entends et faire ce que je vois. Par celui qui l’a envoyé avec la vérité, n’eusse été la crainte d’être dans l’erreur, je t’aurais tranché la tête de mon épée. Le prophète regarda Oumar, avec un grand calme et un sourire aux lèvres et il dit : "lui et moi avions besoin d’autre chose ô Oumar, que tu m’ordonnes de rembourser de la meilleure manière qui soit et que tu lui ordonnes de réclamer son dû de la meilleure façon qui soit. Vas donc en sa compagnie, ô Oumar et donne lui son dû et ajoute lui une mesure de vingt litre de datte en échange de ta dureté."

    Tel était le noble caractère du messager, à lui le salut et la paix. Et ici, une question se pose : où étaient donc les riches compagnons tels que Outhman ou Abdourrahman Ibn Ouf, jusqu’à ce que le prophète soit contraint de s’endetter chez un bédouin ou un juif ? La réponse est que Allah a décrété cela afin d’enseigner à sa communauté après lui, comment bien se comporter envers toute catégorie d’individus. Qui aurait supporté ce spectacle de manière impassible, qui des croyants aurait pût croiser les bras pour contempler ce juif malmener le maître des fils d’Adam.

    Toutefois le prophète a donné les meilleures orientations, au lieu de crier et de bagarrer, tu n’avais qu’à nous exhorter à bien nous comporter, au lieu de proférer des menaces, toi qui désire secourir le messager et prendre sa défense, tu n’as qu’à exécuter ses enseignements, tu n’as qu’à accorder à ceux qui te doivent de l’argent une échéance supplémentaire, c’est de cette manur sa religion. Repousse le mal par ce qui est meilleur, ne te laisse pas entraîner dans la spirale des provocations, et sache que la vérité brille de mille feux et que le faux est destiné à disparaître. Soyons sincères dans notre prétention à aimer le prophète au point d’être prêts à donner notre vie pour venger son honneur. Combien nombreux sont les musulmans qui contractent une dette et qui n’ont pas même l’intention de la rembourser ? Et dans le récit : "celui qui contracte une dette avec la ferme intention de la rembourser, Allah la lui remboursera au jour de la résurrection. Et celui qui contracte une dette et qui ne désire pas s’en acquitter, alors Allah lui dira au jour dernier : tu pensais que je n’allais pas reprendre le dû de mon serviteur ? Et alors on prendra de ses bonnes œuvres, pour en donner la récompense à l’autre. Et s’il n’aurait pas de bonnes œuvres à son actif, alors on prendra des fautes de la personne qui subit l’injustice pour les lui remettre." Celui qui est mal intentionné et qui trompe les gens est certes le véritable perdant. Et gardez à l’esprit cette parole de lumière, transmise de notre prophète : "celui qui accorde une échéance (pour le règlement d’une dette) à qui est dans la difficulté, ou encore qui annule sa dette, alors Allah l’ombragera sous l’ombre de son trône, le jour où il n’y a pas d’autre ombre que

la sienne." Et dans une autre version : "que celui qui agit de la sorte, alors le dressement de son compte sera léger." Et voici Al Hassan Al Basri, qui vendit une marchandise de quatre cent dirhams jusqu’à un délai fixé. Le temps venu, l’acheteur lui dit : ô Abou Saïd, traite moi avec indulgence ! Il dit alors : je te soulage de cent dirhams ! L’acheteur renchérit : sois donc bienfaisant ! Il dit alors : je t’accorde cent autres dirhams et il ne réclama désormais que deux cent dirhams pour sa marchandise. Les gens s’étonnèrent et protestèrent. O Abou Saïd, tu n’as ramassé que la moitié de sa valeur réelle ! Il dit : c’est ainsi que l’on se montre bienfaisant, voici l’exemple des gens qui avaient entendu et suivi le meilleur de la parole révélée. Qu’Allah nous accorde donc de les imiter.

    Et voici Qayss Ibn Oubadata, qui avait prêté son argent à ses frères, et alors qu’il était souffrant, il s’intrigua de l’absence de visiteurs, on l’informa alors que les gens étaient tous endettés auprès de lui et qu’ils avaient honte de se présenter à lui avant de l’avoir payé. Il s’écria : "qu’Allah humilie cet argent qui empêche à mes frères de me rendre visite." Et il envoya quelqu’un pour crier bien haut : celui qui  avait emprunté de l’argent à Qayss, alors cet argent lui appartient désormais. Et au soir, une foule d’individus était à son chevet. Soyez donc de ceux qui font largesse, qui prêtent de leur argent. Et lorsqu’on dit à Al Hassan Ibn Jahl : "il n’y a pas de bien dans le gaspillage !" Il rétorqua alors, modifiant la formule : "il n’y a pas de gaspillage dans le bien !" Telle était l’attitude de ceux qui avaient pris connaissance de ce récit prophétique : "celui qui prête jusqu’à une datte fixée, alors pour chaque jour qui passe, on lui inscrit l’aumône d’un dinar. Et lorsque le temps est venu de réclamer son dû et qu’il accorde un délai supplémentaire, alors pour chaque jour qui passe, on lui inscrit l’aumône de la totalité de la somme." Et lorsqu’on prête cet argent il n’est pas question de vouloir asservir et humilier les gens, mais il faut sauvegarder leur honneur. C’est pourquoi est-ce que Abou Sahl As Alouki n’acceptait pas que l’on reçoive l’argent de sa main, et il lançait à terre, disant, par humilité de sa part : "je ne mérite pas de voir la main d’un musulman sous la mienne, alors que le prophète a dit : la main haut placée est meilleure que celle qui est en dessous." (En d’autres termes celui qui donne est meilleur que celui qui reçoit). Voici donc quelques récits sensés réveiller votre foi, exciter votre bienfaisance et exacerber votre indulgence.

Et prières et salutations d’Allah sur l’homme le plus doux, le plus généreux et le plus indulgent, sur sa famille, ses compagnons et tous ceux qui les suivront jusqu’au jour du jugement. Et louanges à Allah pour avoir guidé nos pas, nous implorons son pardon, Il est le Doux et le Clément.

Lu par l’imam Ahmad Abdul Karim As-Salama (28/03/2008)

Publié dans Sermons

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