Le portrait du messager

Publié le par Une soeur fillah


Louange à Allah, Glorifié par les hommes et aussi les êtres inanimés. Louanges à Allah devant qui les ombres de toute chose se jettent prosternés, les cieux et la terre ne tiennent en place que par sa volonté. Et sur son ordre, l’ordre des choses est bouleversé. Et prières et bénédictions d’Allah sur celui qui nous enseigna tout cela, envoyé à tout l’univers, comme un effet de sa grâce, pour leur éviter le trépas, qui extirpa les hommes des ténèbres du polythéisme et de l’iniquité, vers la lumière du pur monothéisme et le règne de l’équité.

    Suite à quoi, frères et sœurs dans la foi, Allah dit : [ô prophète, nous t’avons envoyé (pour être) témoin, annonciateur, avertisseur, appelant (les gens) à Allah par sa permission. Et comme une lampe éclairante] 33/45. Le discours au sujet des grands hommes est certes bien agréable à entendre, mais lorsqu’il s’agit d’évoquer le prophète, alors la joie envahit les cœurs sans plus attendre. C’est le messager d’Allah, un homme aimé par toute âme croyante, dont la mention fait tressaillir et palpiter, c’est le bien aimé pour la rencontre duquel, on s’impatiente, il nous attend auprès du somptueux bassin, duquel une seule gorgée suffira pour étancher la soif à tout jamais. Mouhammad Ibn Abdoullah (qu’Allah fasse ses éloges aux anges rapprochés), des bani Hashim, de la tribu Qoreysh, descendant d’Ismaël, fils d’Abraham, l’homme à la lignée la plus noble. Sa mère en le portant aperçut une lumière qui jaillit de son ventre pour éclairer les châteaux du Sham. Etant enfant, alors qu’il gambadait, les anges descendirent du ciel pour ouvrir sa poitrine, extraire son cœur et le laver. Il grandit ainsi dans la chasteté et la droiture jamais il ne s’est tourné vers une idole pour l’adorer. Jamais, il n’a bu le vin, jamais, il n’a courtisé les filles et écouté les chuchotements du malin. Son franc parler légendaire lui valut le surnom du digne de confiance. Déçu par la perversité de son peuple, il avait coutume de s’isoler sur le sommet des montagnes, et alors qu’il méditait dans la grotte de Hira, l’ange vint à lui avec : [Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis, ton Seigneur est le très noble qui a enseigné par la plume, a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas] 96/1. Il fut alors saisit de crainte et demanda à être couvert d’un manteau. Et sa femme pieuse, Khadija dit : "que non ! Par Allah ! Allah ne t’humiliera jamais, tu maintiens le lien de parenté, tu aides les nécessiteux, tu fais bon accueil aux hôtes et tu soutiens la vérité." Puis vint l’ordre de prêcher son message : [Expose donc clairement ce qu’on t’a commandé et détourne toi des associateurs] 15/94. Et le prophète endura dans cette voie et surmonta toute sorte de persécutions, de raillerie, de tortures, de manigances pour l’assassiner et le faire taire à tout jamais.



Puis Allah, par un effet de sa grâce, lui accorda l’asile et le soutien des gens de Médine, et cette hégire marqua un tournant dans l’histoire de l’humanité, la citadelle de la foi lança des armées qui conquirent les cœurs et les contrées, et bientôt toute la péninsule arabique était revenue repentante vers l’ordre du Seigneur, et il s’assura durant le pèlerinage d’adieu, d’avoir bien transmis la révélation, prenant à témoin, la masse des pèlerins. La religion étant parachevée, le bienfait d’Allah accompli, l’ange de la mort vint donc le chercher, pour rejoindre celui au service de qui, il a consacré toute sa vie. Qu’Allah prie sur lui et lui accorde la bénédiction. Et s’il plaît à Allah, nous le retrouverons, au jour de la résurrection. Il est Mouhammad Ibn Abdoullah, et si tu me questionnes au sujet de son apparence, alors tu m’auras questionné sur la pleine lune qui surplombe le ciel dans toute sa clarté. Il était le plus beau des hommes et le mieux proportionné, ni géant, ni petit, ni maigre, ni gros, aux larges épaules musclées, au teint clair, à la barbe touffue, au front large et au nez aquilin, le toucher de sa main était plus doux que de la soie, son parfum était fort, si bien qu’à ses côtés tu avais le sentiment d’être assis dans un champs de pré fleuri, il marchait d’un pas décidé, il fixait longuement le sol et ne promenait pas son regard, il était plongé dans ses pensées, il ne s’exprimait qu’en cas de nécessité, de la manière la plus éloquente qui soit et il articlait, se repetait afin d’être entendu et compris de tous, il souriait largement mais ne riait pas à pleine gorge, il ne s’immisçait  pas dans les affaires qui ne le regardent pas, il provoquait l’attraction et jamais la répulsion, on aimait lui tenir compagnie au point que jamais on eu souhaité le quitter, il s’inquiétait de l’absence de ses compagnons et leur rendait visite, il était doux avec l’ignorant et l’idiot, il écoutait patiemment qui le sollicitait et ne coupait pas court à la discussion. Si une requête lui était formulée, alors il tentait de la satisfaire, tout au moins, il y répondait par une parole douce et rassurante. Il gagna la confiance et l’amour de tous et était pour eux un père.


    Il était accessible à tous, il déambulait dans le marché pour vendre et acheter, ses assises étaient les plus savantes et les plus respectueuses qui soient, sans jamais élever la voix, sans médire et sans calomnier. Il mena une vie d’ascète, sans jamais se rassasier du pain d’orge, sa nourriture était de la datte et l’eau, il en arrivait à serrer une pierre contre son estomac pour calmer les douleurs de la faim, les jours s’écoulaient, les mois passaient, et dans sa maison, le feu de la marmite n’était pas rallumé.

Il mangeait avec trois doigts qu’il léchait par la suite, et jamais il n’a émis une critique sur la cuisine, si ça lui plaisait, il mangeait, sinon il s’en passait. Il partageait son temps en trois, un temps pour l’adoration d’Allah, un temps au service de sa famille et un temps pou lui qu’il consacrait finalement au service des autres. Il discutait avec ses femmes et plaisantait, toutefois sans jamais mentir à cet effet. Il était intelligent, perspicace, endurant en cas de difficulté, doux à l’allure digne et grave, remplissant tous ses engagements, il pardonnait  volontiers à qui lui causait du tort, et c’est ainsi qu’il ne retint aucune sanction contre celui qui l’avait ensorcelé et contre celle qui l’avait empoisonné. Et il dit aux gens de la Mecque, ceux là même qui l’avaient persécutés, durant de longues années, allez vous êtes libres, pas de récrimination contre vous aujourd’hui. Il aimait l’équité et le juste milieu, il était plus généreux que le vent qui souffle avec force, il se distingua de ses frères prophètes et il reçu des particularités, marque d’estime pour lui et d’égards accordés. Allah prit l’engagement de tous ceux qui l’avaient précédé, d’ajouter foi en lui, de faire annonce de sa venue et de l’épauler. Son message est d’une portée universelle, adressé à toute l’humanité, alors que dans le passé, chaque prophète était envoyé à son peuple en particulier. Allah désigna la terre comme moyen de purification et lieu de prière, pour lui et sa communauté. Et il le secourut par la frayeur lancée dans le cœur de qui lui voue de l’inimitié. Allah lui pardonna ses péchés passés et à venir. Allah le rapprocha de lui, la nuit de l’ascension, et lui adressa la parole du dessus de la création. Les miracles des prophètes d’antan prenaient fin avec leur disparition, mais le miracle du coran demeurera  intact jusque la fin des temps.


    Et au jour du jugement, alors il est désigné pour la grande intercession, afin que toute l’humanité soit soulagée des douleurs de l’interminable attente, et il ne cessera d’intercéder jusqu’à ce que les deux tiers des habitants du paradis soient représentés par les membres de sa communauté. Il est le premier à traverser le pont et à franchir la porte du paradis, suivis pas les élus de parmi les croyants, ceux qui, à la lettre, lui avaient obéi, et à la trace l’avaient suivi. Sa communauté, elle aussi fut gratifiée et se vit accorder des particularités, c’est la meilleure communauté qu’on ait  fait surgir pour les gens, elle ordonne le convenable et interdit le blâmable. Allah lui a autorisé le butin de guerre, et l’a soulagée du fardeau et des difficultés qui accablaient ceux qui les ont précédés, Allah leur pardonne l’erreur, l’oubli et ce qui est fait sous la contrainte ou dit. Allah les a préservé contre une année de disette et il en a fait une communauté qui ne s’accorde pas sur une erreur, qui ne s’entend pas sur ce qui est un égarement. Allah leur attribue une immense récompense pour une petite quantité d’œuvres produites. Ils viendront au jour de la résurrection, le front et les pieds illuminés par les traces de l’ablution et ils devanceront toutes les autres communautés et s’installeront à l’ombre des arbres au paradis pour y reposer en paix. Suiveurs de Mouhammad, comment pourrait-il renier sa prophétie, celui qui prend connaissance des multiples miracles qu’Allah a  produit par sa main, d’un signe, il fendit la lune en deux portions égales, les animaux parlaient en sa présence, la nourriture glorifiait le Très Haut entre ses nobles doigts, par amour pour lui, le tronc d’arbre pleurait en constatant son absence, au point qu’il soit descendu pour le consoler, comme on cajole un bébé. Mouhammad Ibn Abdoullah, la perle de l’humanité qui encourageait à partager et à dépenser, sans compter : "dépense, ô Bilal, et ne craint pas une diminution de la part du détenteur du trône !" Il était l’exemple même de la modestie, s’asseyant avec les indigents, les enfants et les personnes âgées. Rien ne le distinguait des autres sur le plan vestimentaire, il s’asseyait à même le sol, et dans la masse se confondait.


    Et alors qu’un homme entra à ses cotés, craintif, il lui dit : "n’ais pas peur, je ne suis pas un roi, je suis l’enfant d’une femme qoraishite qui mangeait de la viande séchée." Il ne se mettait en colère que si la loi d’Allah était bafouée, jamais pour tirer une vengeance perionnelle, il était équitable et impartial. Et il dit : "par Allah, si Fatima, fille de Mouhammad avait volé, je lui aurait personnellement tranché la main." Il était aussi le plus courageux des hommes, à tel point que ses compagnons cherchaient refuge à se cotés lorsque la bataille faisait rage. Sa clémence était si grande qu’elle ne se limitait pas aux humains, mais s’étendait au monde animal et il enseignait aux compagnons : "qu’une femme entra en enfer, à cause d’une chatte qu’elle avait enfermée, l’empêchant de se nourrir et de s’abreuver."  Qui est Mouhammad : l’homme qui rapiécait de sa main le vêtement troué, l’homme qui allait traire le lait des brebis, l’homme qui abrégeait la prière en entendant les pleurs d’un bébé, de peur de plonger sa mère dans l’angoisse. Il était en bref, le plus dévoué des hommes, à la cause d’Allah, il incarne la plus grande grâce accordée par ce dernier à l’humanité, si seulement ils savaient, n’entrera au paradis que celui, qui l’aura imité, et  brûlera en enfer celui qui l’aura démenti et de lui se sera rit. [Craignez donc Allah, vous qui êtes doués d’intelligence, vous qui avez la foi, certes Allah a fait descendre vers vous un rappel. Un messager qui vous récite les versets d’Allah comme preuves claires, afin de faire sortir ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, des ténèbres à la lumière] 65/11. Et ce n’est là qu’une esquisse tracée par ma plume maladroite, pour dresser le portrait réaliste du sceau des messagers, en vérité les mots me manquent pour dépeindre sa grandeur et sa majesté, et quand bien même, des mers d’encre étaient déversées, sur des forêts transformées en papier. Alors nous n’aurions pas tout dit et nous ne serions pas lasses d’en parler. Mouhammad Ibn Abdoullah, qu’Allah fasse se éloges aux anges rapprochés, c’est auprès du feu de sa prophétie que les autres nations sont venues se réchauffer, y allumer leurs torches pour éclairer le chemin de leur progrès. Comment peuvent-elle aujourd’hui, le renier et pire encore, s’en moquer. Allah a certes des serviteurs pour venger l’honneur bafoué de son messager et sans intermédiaire aucun, il est bien capable de le châtier. Et nous autres, nous implorons le pardon d’Allah pour notre médiocrité, pour avoir désobéi au messager alors que nous prétendons l’aimer. Et si nous nous rétractons, nous repentons et retrouvons le chemin de la piété, alors nous n’avons pas perdu espoir de pouvoir le rencontrer. [Quiconque obéis à Allah et au messager, ceux-là seront avec ceux qu’Allah a comblés de ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux. Et quels bons compagnons que ceux-là] 4/69.

    Et prières et salutations d’Allah sur le maître des fils d’Adam, que nous aimons plus que nos parents et nos propres enfants. O Allah daigne nous accorder la suivie de ton messager et le bénéfice de son intercession au jour dernier. Nous sommes tes serviteurs indigents et tu es Détenteur du pardon sans relâche, nous t’implorons et nous te louangeons.

Publié dans Sermons

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